Ministre Dačić a participé à la 74e session du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés

09. oct 2023.
Le premier Vice-président du gouvernement et Ministre des affaires étrangères de Serbie, Monsieur Ivica Dačić a participé aujourd'hui à Genève à la 74e session du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire de l'ONU pour les réfugiés.

Le discours du Ministre Dačić est transmis dans son intégralité :

« Monsieur le Haut-Commissaire pour les réfugiés,

Excellences,

Mesdames et messieurs,

Permettez-moi de vous saluer, au nom de la République de Serbie, et de vous souhaiter du succès dans le travail de la session du Comité exécutif cette année. Nous nous attendons à ce que les discours des représentants respectés des états membres contribuent à une meilleure compréhension mutuelle des défis auxquels se confrontent les pays qui accueillent sur leur territoire des personnes déplacées, mais également des défis auxquels est confronté l'UNHCR dans son travail de protection des personnes déplacées de toutes les catégories.

La République de Serbie est consciente de la situation actuelle sur le plan global, laquelle a contribué à l'augmentation record du nombre de personnes contraintes de quitter leur domicile, en première lieu du fait des conflits, de même que du fait des conséquences du changement climatique. Nous sommes conscients des efforts énormes que le personnel de l'UNHCR, avec le Haut-Commissaire Monsieur Grandi en tête, a investis afin de permettre la protection adéquate et de répondre aux besoins, tant des personnes en déplacement prolongé, que celles ayant fui leur domicile du fait des crises aigues.

Malheureusement, la République de Serbie a une expérience directe des souffrances vécues par les personnes déplacées de force – à commencer par les réfugiés ayant fui les guerres sur le territoire de l’ex-Yougoslavie, jusqu'aux personnes déplacées à l’intérieur de leur pays et qui étaient obligées de quitter leur foyer dans la région du Kosovo et Métochie, et enfin les migrants qui se sont retrouvés sur notre territoire à la recherche d'une vie meilleure.

Dans ces tentatives d'offrir la protection aux personnes déplacées et de rendre possible l’exercice de leurs droits, la République de Serbie est particulièrement reconnaissante à l'UNHCR pour son aide dans la réalisation du Programme régional d'habitation par le biais duquel des solutions d'habitation durables ont été assurées pour les réfugiés et les personnes s’étant trouvées en déplacement à cause des conflits sur le territoire de l’ex-Yougoslavie pendant les années 90. La mise en œuvre de ce programme a achevé au mois de juin cette année. Grâce au Programme régional d'habitation, les besoins d'habitat de 7 495 familles les plus vulnérables en République de Serbie ont été satisfaits.

Je tiens à rappeler que la République de Serbie, en tant que pays touché par une crise de déplacement permanente, en même temps le pays avec le nombre le plus grand de personnes en déplacement interne permanent en Europe – le nombre enregistré de personnes obligées de quitter leurs domiciles face à la haine ethnique au Kosovo et Métochie s'élève à 210 284, les Serbes étant les plus nombreux, de même que d’autres communautés non-albanaises - les Roms, les Ashaklis et les Gorans.

Il s'agit de la question humanitaire la plus grave en République de Serbie qui a, du fait de sa longue durée, mais également du recentrage du focus de la communauté internationale vers les nouvelles crises migratoires dans le monde, était partiellement repoussée en second plan. D'après les données de l'UNHCR sur le retour volontaire non-majoritaire, 12 707 personnes en déplacement interne sont retournées au Kosovo et Métochie. À cause de nombreux obstacles, y compris les menaces et la violence, le retour durable est encore plus petit et il est estimé à moins de 2 %.

Ce petit nombre de rapatriés au Kosovo et Métochie est décevant du point de vue de l'exercice des droits des personnes en déplacement interne. Selon la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU 1244 (1999), c'est une des tâches principales de la présence internationale et des institutions intérimaires d'autorégulation au Kosovo et Métochie.

Les personnes en déplacement interne en République de Serbie n’ont pas la possibilité de bénéficier de leur droit fondamental au libre choix entre l'intégration locale et le retour durable, du fait que le Kosovo et Métochie, 20 ans après l'établissement de la présence internationale n’a pas pu assurer toutes les conditions pour le retour durable, dans le sens des garanties indispensables de sécurité personnelle et de propriété, de l’Etat de de droit, de l'absence de discrimination et du respect des droits humains fondamentaux et de droit des citoyens.

La République de Serbie traite la création des conditions favorables pour trouver des solutions durables et permanentes pour toutes les personnes déplacées comme une des questions clés, et c’est de sa résolution que dépend la stabilisation de l'atmosphère dans la région. Nous rappelons qu’avec la réponse aux besoins des personnes déplacées, vont également les droits dont elles bénéficient dans leur lieu d'origine et qui ne doivent pas être négligés.

La République de Serbie est consacrée, dans l'esprit de solidarité et d'humanité, à l'aide aux personnes ayant quitté leur domicile confrontées aux menaces sécuritaires, et qui se trouvent sur leur voie vers les pays européens, sur la route dites « balkanique ».

En ce moment, dans les centres d'accueil et les centres pour les demandeurs d'asile, près de 2 300 personnes sont accueillies et tous leurs besoins ont été assurés, en accord avec les droits qui leur appartiennent comme catégorie de personnes vulnérables.

Depuis le début même de la crise des réfugiés en Ukraine, la République de Serbie s'est activement investie pour permettre la protection adéquate et l’aide aux ressortissants ukrainiens réfugiés, et qui bénéficient, par le biais d'un processus spécial, de la protection temporaire à la base de laquelle tous les droits fondamentaux leur sont garantis, y compris l'aide matérielle, la protection sanitaire, le droit au travail et à l'éducation. Également, nous avons effectué des donations à travers l'UNICEF et l'UNHCR, de même que d'autres types d'aide, tels l'équipement pour la rénovation du système électro-énergétique, véhicules sanitaires entre autres, et pour les enfants d'Ukraine, une école d'été pour le rétablissement a été organisée.

Sur le plan international, la République de Serbie continuera de donner, sur les fondements de solidarité et d'humanité, sa contribution constructive à l'approche générale à la recherche des solutions permanentes à la prévention et à l'aide et la protection aux personnes déplacées à travers le travail commun de l'ONU et des pays intéressés.

C'est pourquoi il relève d'une importance clé que tous les pays respectent les obligations entreprises, et que nous continuions de travailler à la recherche des solutions pour les causes essentielles de déplacement de personnes de toutes les catégories.

L'affaire du déplacement forcé demande une solution globale et un travail commun basés sur le principe de division de fardeau et de responsabilité, puisque il ne s'agit pas d'un phénomène géographiquement isolé, mais d'un phénomène d'enjeu global.

Enfin, je tiens à souligner que le progrès dans le domaine des garanties des droits des personnes déplacées par force représente un test unique de notre responsabilité et de notre dévotion aux principes d'humanité de solidarité, ce qui nous est rappelé de manière exceptionnelle par le 75e anniversaire de l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme cette année.

Je souhaiterais renouveler la volonté de la République de Serbie pour continuer avec la coopération constructive qu'elle a eue à ce jour avec le Haut-Commissariat.

Je vous remercie pour votre attention. »