Starović : Les relations entre la Serbie et la Turquie – axe de stabilité dans la région

Starović, invité de la RTS, a déclaré que la Serbie et la Turquie s'emploient à préserver la paix et la stabilité et que la Turquie n'a pas intérêt à voir la région déstabilisée, ce qui pourrait menacer de nombreux investissements turcs en Serbie.

-Ils se sont rendu compte à Ankara que les intérêts à long terme ne peuvent être réalisés par un conflit avec la Serbie, mais qu'une coopération pragmatique et constructive avec la Serbie est nécessaire et qu'elle porte ses fruits, dit Starović, et souligne que la constatation tient route du président serbe Aleksandar Vučić parlant de l'âge d'or des relations entre la Serbie et la Turquie, dont il a parlé lors de la visite du président turc Recep Tayyip Erdoğan à Belgrade.

Starović a relevé que la Turquie est l'un des 10 partenaires commerciaux étrangers les plus importants de la Serbie et un investisseur important, et que 1.300 entreprises turques opèrent en Serbie qui emploient environ 10.000 travailleurs.

-Sans la participation de la Turquie et des entreprises turques, nous ne serions pas en mesure de travailler rapidement sur l'autoroute Belgrade-Sarajevo. C'est un résultat visible de la coopération entre la Turquie et la Serbie, a indiqué Starović, ajoutant que la Turquie a ses propres intérêts dans la péninsule balkanique, mais qu'à travers le développement de la coopération économique, nous canalisons la présence politique de la Turquie de manière positive.

Starović a souligné que sept accords importants avec la Turquie ont été signés hier, et que l'un des plus importants est celui relatif au voyages des citoyens de Serbie en Turquie avec seulement des cartes d'identité, et des citoyens de Turquie en Serbie, et qui entrera en vigueur au cours de l'année prochaine.

Starović a évoqué nombre d’investissements conjoints de la Serbie et de la Turquie, citant l'autoroute Belgrade-Sarajevo et la route régionale Novi Pazar-Tutin, mais aussi la coopération dans le domaine de l'industrie militaire, ainsi que l'importance de la Turquie en tant que pays de transit pour fourniture de gaz et achat d'électricité.

Le secrétaire d'État aux Affaires étrangères a souligné le soutien clair et direct de la Turquie à l'initiative les Balkans ouverts.

-Avec le soutien de la Hongrie, de la Turquie et de la Grèce, avec le ferme soutien des États-Unis, je pense que les conditions sont lentement en train d'être réunies pour que l'initiative prenne vie dans toute sa capacité, déclare Starović, ajoutant que l'initiative aura des effets réels sur la réalisation d'une croissance de 7 % par an si elle est composée de cinq Etats, soit de six partenaires.

Interrogé sur la position de la Turquie sur le Kosovo-Metohija, Starović a dit que nous ne pouvons pas nous leurrer et a rappelé que depuis 2008, la Turquie était l'un des plus fervents sponsors de la prétendue indépendance du «Kosovo», mais au cours des six dernières années, nous avons assisté à certaines corrections dans l'approche officielle d'Ankara.

-Il n'y a plus de ces déclarations du président Erdoğan que nous avons eues à Prizren en 2014, 'Le Kosovo c'est la Turquie, la Turquie c'est le Kosovo'. Depuis plusieurs années, cette approche est beaucoup mieux équilibrée. La politique turque parle de la nécessité d'une sorte de compromis, une solution qui sera acceptable pour les deux parties. Le président Erdoğan a évoqué le fait que la formation d'une «grande Albanie» est inacceptable pour la Turquie, et ce sont des messages très utiles, a dit Starović.

Parlant du rôle constructif de la Turquie, Starović a rappelé l'important accord de juin dernier, relatif à l'accord sur la feuille de route pour la mise en œuvre de l'accord énergétique concernant l'approvisionnement en électricité du nord du Kosovo-Metohija.

-Une partie de ces pourparlers sur l'harmonisation de la feuille de route s'est déroulée sur le territoire de la Turquie, avec un rôle constructif de l'État turc et des compagnies d'électricité turques. Il a été démontré dans la pratique que la Turquie peut également apporter sa contribution constructive, et c’est quelque chose que nous devons saluer, a relevé Starović.