Premier Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Ivica Dačić à la conférence Sécurité des journalistes: protéger les médias pour protéger la démocratie

«Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Il y a presque exactement dix ans, ici même à Vienne, le Plan d'action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes a été adopté. Je suis particulièrement heureux qu'aujourd'hui, au même endroit, nous ayons l'occasion de récapituler les résultats obtenus jusqu'à présent, mais aussi d'attirer l'attention politique nécessaire sur ce sujet très important.

La République de Serbie considère la liberté des médias comme l'un des éléments importants de son identité nationale et de sa capacité démocratique. Nous sommes pleinement et en entière forme institutionnelle engagés à assurer toutes les conditions d'un travail et d'un développement sans entraves de la profession de journaliste. Dans ce sens, au niveau national, le gouvernement de Serbie a élaboré une stratégie médias pertinente dans le but de s'aligner sur les normes internationales dans le domaine de l'information publique et des médias. Je voudrais également souligner nos efforts pour mettre en œuvre la Stratégie de développement du système d'information du public pour la période 2020-2025. Ladite stratégie, ainsi que l'analyse de la situation actuelle dans le domaine de la sécurité des journalistes, définit également des mesures concrètes et des recommandations pour améliorer les conditions générales de travail des journalistes et des travailleurs des médias.

La Serbie est également membre de la Coalition globale pour la liberté des médias et, lors de mon mandat précédent, j'ai personnellement signé au nom de mon pays l'Engagement mondial sur la liberté des médias (Global Pledge on Media Freedom) lors d'une conférence à Londres.

Malheureusement, tous les pays du monde, y compris la Serbie, ont de mauvaises expériences concernant la sécurité des travailleurs des médias. L'intimidation, les agressions et même les meurtres de journalistes représentent un problème particulier auquel nous sommes confrontés. La Serbie a pris ce problème au sérieux en créant la Commission d'enquête sur les meurtres de journalistes, car il est particulièrement important pour nous que de tels cas fassent l'objet d'une attention particulière de la part de la législation et que tous les efforts possibles soient faits pour qu'ils ne restent pas non élucidés.

Dans les circonstances actuelles, nous devons tenir compte du rôle de plus en plus important d'Internet, ainsi que des tendances à la manipulation dans la présentation d'informations véridiques. Par conséquent, au niveau mondial, nous sommes face à d'énormes défis, et il est particulièrement important de noter que chacune de nos réactions doit avoir une sensibilité particulière et maintenir un équilibre entre la liberté d'expression, la protection de la vie privée et, en définitive, la sécurité même des journalistes et de l'opinion publique, en tant que bénéficiaire final de l'information.

Conscients de l'importance croissante de l'égalité des genres, nous avons consacré une énergie supplémentaire à la protection des femmes journalistes, en particulier sur les plateformes Internet. Le Gouvernement serbe a adopté le Programme pour l'autonomisation des femmes dans le domaine des technologies de l'information et de la communication, dans lequel, outre les écolières et les étudiantes, le groupe cible comprend également les membres des médias – les femmes journalistes.

De même, dans le but de réagir en temps utile et de réprimer toutes les formes d'intimidation, une ligne SOS d'urgence pour signaler les menaces et les attaques contre les journalistes a été activée, disponible 24 heures sur 24.

La Serbie attache une importance particulière à la mise en œuvre de l'Agenda 2030 et aux objectifs de développement durable. A cet effet, nous avons inclus dans la préparation des documents stratégiques et d'action dans le domaine de l'information et des médias un large éventail de facteurs, qui outre les institutions concernées comprennent les associations de journalistes et de médias, mais aussi le secteur civil. Nous apprécions hautement l'assistance et la contribution consultatives et techniques de la mission de l'OSCE et de la délégation de l'UE, qui se reflètent dans l'engagement d'experts internationaux.

Mesdames et Messieurs,

Nous sommes conscients que les résultats mentionnés sont un pas en avant pour surmonter tous les défis, et qu'il est nécessaire de faire des efforts supplémentaires au niveau national et international pour renforcer l'intégrité de l'espace médiatique et la sécurité de tous ses participants. Je vous assure que vous pouvez compter sur la Serbie comme partenaire fiable.

Pour finir,

Gardant à l'esprit les nouveaux défis et risques auxquels l'espace médiatique est confronté, la Serbie continuera de travailler activement au renforcement du système national de protection, de surveillance et de signalement en ce qui concerne les droits menacés, la protection et la sécurité des journalistes, et de participer et soutenir les initiatives, coalitions et partenariats au sein des instances internationales en charge de cette problématique.