Dačić pour "Euronews Serbia" de Munich : les représentants étrangers sont conscients de nos "lignes rouges" dans le dialogue avec Pristina

18. fév 2023.
Dans le cadre de la conférence de Munich, une discussion, fermée au public , a été organisée au sujet des Balkans de l’Ouest. Apres le débat, le premier vice-président du Gouvernement serbe et le ministre des Affaires étrangères Ivica Dačić a déclaré pour “Euronews Serbia" qu’il avait souligné que l’attitude de Belgrade, en ce qui concerne le dialogue avec Pristina, était parfaitement claire.

Il rappelle que le président serbe Aleksandar Vučić dit qu’il n’y aura pas de nouvelles négociations avant que l’accord de Bruxelles ne soit mis en œuvre et que l’adhésion du Kosovo aux organisations internationales ainsi que sa reconnaissance internationale sont inacceptables.

Ivica Dačić a dit qu’il n’y avait pas de polémique autour de la table ronde et qu’il n’y avait pas assez de temps pour ça, mais qu’il a déclaré que la Serbie voulait la paix, ajoutant que c’était particulièrement irritant lorsque tout le monde parlait du principe de l’intégrité territoriale, alors qu’en même temps personne ne pensait à la Serbie.

Comme il a dit, ce qui intéressait Christoph Heusgen, président de la conférence qui menait le débat sur les Balkans de l’Ouest, c’étaient des notes positives de la perspective européenne. 

"Je ne suis pas sur qu’il soit complétement satisfait. En ce qui me concerne, j’ai dit que ce n’était pas un nouveau sujet et que je participais aux conférences similaires et celles sur le même sujet il y a 10 ans. J’ai dit que c’était moi qui, au nom de la Serbie, avait participé à un projet européen intitulé l’Accord de Bruxelles, que sous pression d’Angela Merkel, Hillary Clinton, Catherine Ashton et entière UE, Hashim Taci et moi avons signé cet accord et maintenant ,11 ans après la signature , Kurti dit que cet accord ne l’intéresse pas. De quelle intégrité de l’UE parlez-vous ici ? Et qu’est-ce que les participants à ces discussions peuvent attendre si vous avez une telle attitude envers l’accord de Bruxelles ?" a dit Ivica Dačić.

En parlant des participants au débat, il dit que c’étaient principalement les fonctionnaires de la région, mais également des fonctionnaires tels que Miroslav Lajčak, Christian Schmidt et Stewart Peach. En ce qui concerne la partie de Priština, Albin Kurti, Vjosa Osmani et Donika Gervala étaient présents.

"La Serbie veut être constructive "

Interrogé sur ce que le président entendait lorsqu’il disait qu’il existe une meilleure compréhension envers la Serbie, il répond que cela veut dire que tout le monde sait ce que la Serbie demande.

"C’est pourquoi j’ai dit que c’étaient les représentants étrangers en fait qui nous ont fait savoir qu’ils étaient conscients de nos "lignes rouges", c’est-à-dire des choses inacceptables pour nous. Nous considérons que tout peut être débattu, mais il faut d’abord créer l’Association des municipalités serbes. Ça, c’est indisputable et c’est la première chose à savoir. Deuxièmement, il est bien connu que nous ne pouvons pas accepter ce dont le président parlait - l’adhésion aux organisations internationales, à savoir aux Nations Unies, vu que les organisations internationales ne sont pas toutes pareilles", a indiqué le ministre des Affaires étrangères de la Serbie et a ajouté que la reconnaissance officielle du Kosovo est inacceptable.

Comme il a dit, tout le reste est question des discussions ultérieures et la Serbie veut être constructive. 

"Mais nous pensons que Kurti ne procèdera jamais à  la création de l’Association des municipalités serbes. En sachant cela, au tout début nous souhaitons et sentons la pression que quelqu’un nous dise : “Pourquoi insistez-vous que cela se réalise maintenant, ça va être accompli au cours de l’implémentation’. Le président l’a dit clairement, que la compréhension existe et même le Conseil de l’Europe a conclu que cela doit être accompli , a dit Dačić.

"Nous essayons d’éviter d’être impliqués dans la crise "

En parlant de la guerre en Ukraine et de manière que cette guerre a un impact sur la position de la Serbie, Dačić a dit qu’il était présent lors de l’entretien que le président Vučić et Josep Borrell avaient eu ce jour-là et qu’" ils deviennent vraiment désagréable  lorsqu’ils demandent que la Serbie elle aussi impose des sanctions, c’est-à-dire qu’elle  modifie sa politique étrangère avec l’UE".

"Il serait bon pour tout le monde si ce conflit se terminait le plus vite possible. Cependant, quelles sont les prévisions et les attentes et est-ce que tout le monde le veut ? Nous ne savons pas et cela de dépend pas de nous ", a-t-il dit , et il a ajouté: "Nous essayons de ne pas être impliqués dans cette crise et pour cela je pense que c’est très bon que j’ai immédiatement appelé le ministre des Affaires étrangères de Moldavie et j’ai demandé que la Présidente ( de Moldavie)   téléphonait au président Vučić afin de ne pas créer des conflits qui ,en réalité, n’ont rien à voir avec nous ; c’était au sujet des soupçons que certains citoyens serbes  participent dans les actions contre les autorités moldaves pour le compte de la Russie". 

Il déclare que la Serbie n’a aucune intention d’entrer dans la guerre pour quiconque et que cela représente l’infraction pénale grave par notre loi. "Nous souhaitons que tous les conflits soient réglées pacifiquement, y compris le conflit sur le territoire de l’Ukraine , et surtout nous n’interférons jamais dans les processus politiques d’autres pays ", a dit le ministre.

Source/Photo: Euronews Serbia