Ministre Đurić : Serbie à nouveau victime de chasse aux sorcières idéologique

14. juin 2024.
Le ministre des affaires étrangères de la République de Serbie, Monsieur Marko Đurić, a souligné que la déformation du texte de déclaration de l'Assemblée panserbe prouve une fois de plus que la Serbie est victime d'une chasse aux sorcières idéologique en raison de son positionnement géopolitique.

Monsieur Đurić, qui a apporté une copie de l'accord de Dayton au studio de RTV, a dit qu'il ne souhaitait pas intervenir dans la constitution d'un autre État, mais qu'il voulait montrer que la Serbie respectait cet accord, non seulement en termes d'intégrité territoriale, mais aussi de compétences de la Republika Srpska.

Il a rappelé aux critiques que la Serbie, en rassemblant son peuple pour nourrir l'identité nationale, fait ce qui est prévu par l'accord.

Il a ajouté que la main de la coopération est également tendue à la Fédération de Bosnie-Herzégovine, et que certains politiciens de ce pays veulent cacher leur ethno-nationalisme et leur désir de rompre les liens entre la Serbie et la RS, ce que Belgrade n'acceptera jamais.

« Il est triste que Bećirović, Konaković et Lagumdžija piétinent l'accord de Dayton, qui est pour nous une bible politique. Nous le protégeons contre tous ceux qui voudraient dégrader l'intégrité territoriale de la Serbie, mais aussi avec tout notre cœur et notre passion contre ceux qui voudraient piétiner les compétences de la RS », a expliqué Monsieur Đurić.

Il a rappelé la réponse du Président Vučić à l'ambassade américaine à Sarajevo, dans laquelle il a réitéré son engagement à respecter tous les accords, mais a également soulevé la question de savoir où il est dit que les compétences en matière de propriété peuvent être retirées aux entités et transférées aux autorités fédérales, ce qui est l'une des principales causes des crises qui affectent la Bosnie-Herzégovine.

« En ce qui concerne notre Assemblée, nous sommes fiers d'être là et nous continuerons de nous réunir, de nous connecter, mais pas aux dépens de quiconque, mais afin de renforcer notre identité, nourrir notre langue, notre tradition et notre culture, et nous voulons aider les autres à nourrir leur langue, leur tradition et leur culture parce qu'ils sont nos voisins et nos amis, et pour moi, aussi, frères.

Je ne laisserai pas que des Bećirović, Konaković et d'autres factions politiques nous divisent. Nous devons coopérer », a souligné Monsieur Đurić.

Il a ajouté que la Serbie avait l'obligation constitutionnelle et l'engagement stratégique d'aider les Serbes de la région à préserver leur identité régionale, leur identité serbe, à faire valoir les droits qu'ils ont acquis et leur niveau d'autonomie.

« Nous pensons que cela ne se fait pas au détriment de qui que ce soit, mais que cela contribue à des relations harmonieuses dans la région. La seule chose qui ne contribue pas à des relations harmonieuses est une interprétation malveillante de l'Assemblée. La Serbie a clairement indiqué dans la déclaration qu'elle était un pays d'avenir axé sur le développement économique, l'une des priorités étant l'adhésion à l'UE, que certains responsables internationaux ne mentionnent pas. Malheureusement, cela était attendu et fait partie de ce qui arrive à la Serbie, qui est victime de chasses aux sorcières idéologiques en raison de sa position géopolitique », a expliqué Monsieur Đurić.

Il a ajouté qu'il était nécessaire de parler même avec les forces politiques avec lesquelles il y a des désaccords, afin d'améliorer la compréhension de la Serbie.

« J'essaierai de me rendre dans toutes les capitales européennes, là où le scepticisme est le plus grand, pour expliquer ce que nous faisons réellement et la contribution que la Serbie apporte à la paix régionale et au développement de l'économie régionale », a-t-il souligné.

En réponse au constat qu’il rencontrera l'ambassadeur de Bosnie-Herzégovine en Serbie demain et à la question de savoir ce qu'il lui dira, Monsieur Đurić a déclaré qu'il accueillerait son ami Aleksandar Vranješ, qui vient de la RS.

« Je suis sûr que nous aurons une conversation productive et fructueuse. Je suis sûr qu'il équilibrera les positions de son pays, et pas seulement celles d'une seule entité », a-t-il souligné.

Interrogé sur la manière dont il coopérera avec son collègue de Bosnie-Herzégovine, il a souligné qu'il s'agit d'une personne qui a tenté de qualifier la Serbie de nation génocidaire, mais que, quel que soit le représentant élu de la Bosnie-Herzégovine, il a le devoir de lui parler.

Il a nié que l'Assemblée panserbe soit une réponse à la résolution sur le génocide de Srebrenica.

« L'Assemblée est l'expression du besoin, du désir et de la volonté de ce pays de prendre soin de ses compatriotes en RS, de soutenir l'intégrité de la Bosnie-Herzégovine et les accords de Dayton, de soutenir les droits des Serbes, notre peuple, et pas aux dépens de quelqu'un d'autre », a-t-il souligné.

Interrogé sur les raisons pour lesquelles personne n'avait agi de la sorte dans le passé, Monsieur Đurić a déclaré que seul le président Vučić avait commencé à construire des écoles en RS, il a soutenu la construction d'hôpitaux, permis une forte coopération dans le secteur économique et contribué à l'expansion des entreprises serbes en Bosnie-et-Herzégovine.

« Nous sommes préparés à coopérer aussi avec la Fédération. Je tiens à rappeler que Monsieur Vučić a également proposé de construire des écoles dans cette partie de la Bosnie-Herzégovine », a-t-il ajouté.

Le ministre Đurić, interrogé sur le fait de savoir si la Déclaration et le Gouvernement de Belgrade soutiennent le début du processus de séparation pacifique de la Srpska de l'autre entité, a souligné que la Serbie n'interviendrait jamais de manière inappropriée dans les questions fondamentales de la Bosnie-Herzégovine.

« En tant que garants de Dayton et de l'intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine, nous insistons fortement sur les compétences de la Srpska au sein de la Bosnie-Herzégovine. Ce sur quoi nous insistons est écrit dans la Déclaration, mais la tendance générale est de déformer nos mots, de dénaturer le texte », a-t-il critiqué.

Interrogé sur le fait de savoir si les objections qui se font jour vont retarder le processus de ratification de la déclaration par l'Assemblée nationale, il a souligné que toutes les échéances seront respectées.

Il a indiqué que cela ne perturberait pas les relations de la Serbie avec quiconque, essentiellement dans la région, qui n'a pas cherché une occasion de l'attaquer verbalement et politiquement, et que cela ne changerait pas le cours de la Serbie, qui est un cours de coopération, de main tendue, de poursuite des réformes et de développement économique.
« Nombreux sont ceux qui n'aiment pas cela et qui veulent présenter la Serbie comme un épouvantail des années 90 », a-t-il déclaré.

Selon lui, la note de protestation de la Bosnie-Herzégovine au Monténégro est une conséquence, et la cause est beaucoup plus profonde, qu'il y a des centres politiques de prise de décision dans la région qui veulent présenter la Serbie comme un épouvantail, qui ne sont pas satisfaits de la dynamique avec laquelle la Serbie renouvelle son influence, se développe.

« Ces politiciens veulent semer la peur parce qu'ils n'ont rien à offrir à leurs électeurs. Notre intention est de cultiver notre culture, notre tradition et notre coopération, de tendre la main à tout le monde. Bien sûr, nous ne resterons pas silencieux, c'est pourquoi quelqu'un qui regarde superficiellement de l'extérieur peut penser que nous sommes en train de nous disputer », a-t-il déclaré.

Monsieur Đurić : Le régime de Kurti est le fossoyeur de tous les accords ; il n'y aura pas d'acceptation de l'adhésion du soi-disant Kosovo à l'ONU

Le régime ethno-nationaliste d'Albin Kurti est le fossoyeur de tous les accords entre Belgrade et Pristina, a dit-il, en soulignant que l'adhésion du soi-disant Kosovo aux Nations unies est inacceptable pour la Serbie.

Lorsqu'on lui a demandé si son message selon lequel la solution à la question du Kosovo-et-Métochie ne peut être trouvée que dans le cadre de la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU et par le biais d'un dialogue constructif, fait référence à l'accord de Bruxelles de 2013 ou à l'annexe d'Ohrid de l'année dernière, le ministre Đurić a déclaré à RTV qu'il n'y a qu'un seul accord de Bruxelles, l'accord de normalisation de base signé le 19 avril 2013 et ratifié par la suite par le parlement à Pristina.

« Quant aux conclusions d'Ohrid, elles n'ont été ni signées ni ratifiées, pas même par le parlement à Pristina. Elles n'avaient même pas de forme juridique, et le président Aleksandar Vučić s’est clairement prononcé après les discussions d'Ohrid que pour la Serbie, l’adhésion du soi-disant Kosovo à l'ONU était inacceptable, quelles que soient les conditions », a souligné le ministre Đurić.

Lorsqu'on lui a fait remarquer que cette réserve n'était écrite nulle part, il a expliqué que les déclarations du président, du premier ministre ou du ministre des affaires étrangères avaient le caractère d'obligations juridiques internationales, et que le fait que Monsieur Vučić ait déclaré publiquement que l'adhésion de Pristina à l'ONU était inacceptable pour la Serbie avait le poids de la position juridique internationale de la Serbie.

« Il a dit que Kosovo-et-Métochie ne pourrait jamais être membre des Nations unies, des dizaines de fois dans des réunions et d'innombrables fois publiquement. Pour la Serbie, Kosovo-et-Métochie n'est pas et ne sera pas membre des Nations unies, ni un État souverain. Telle est la position de la Serbie », a souligné le chef de la diplomatie serbe.

En réponse à l'observation selon laquelle l'annexe d'Ohrid fait désormais partie du cadre de négociation avec l'UE, plus précisément du chapitre 35, le ministre Đurić a déclaré que cela avait un poids juridique pour les pays qui, pour la plupart, reconnaissent déjà le soi-disant Kosovo, mais pas pour la Serbie.

Il a rappelé que Madame Ana Brnabić, alors qu'elle était présidente du Gouvernement, avait demandé par écrit à l'UE de supprimer certains éléments que l'Union souhaitait inclure dans le cadre, notamment en ce qui concerne le Conseil de l'Europe. Grâce à cela, a-t-il ajouté, Pristina n'est pas devenue membre du Conseil de l'Europe.

Monsieur Đurić a notamment mis en avant le fait que 28 pays ont retiré leur reconnaissance du soi-disant Kosovo, en grande partie à cause des discussions du président Vučić avec les dirigeants de ces pays.

Lorsqu'on lui a demandé si sa déclaration sur la recherche d'une solution par le biais d'un dialogue constructif conforme à la résolution 1244 et au droit international avait la même force aujourd'hui qu'il y a 25 ans, il a répondu que même s'il avait ressenti l'absence d'institutions serbes pendant les six ans et demi où il a dirigé le Bureau pour Kosovo-et-Métochie, cela ne donnait pas le droit de se décourager et d'abandonner l'idée d'insister sur le droit international.

« Nous ne pouvons pas nous mettre d'accord sur la nature de ces accords, car pendant des décennies, au cours des négociations, nous avons veillé à rester dans le cadre de notre Constitution et de la résolution 1244, tout en cherchant à trouver un compromis et à créer les conditions permettant à la Serbie d'obtenir le maximum dans ces conditions », a ajouté Monsieur Đurić.

Lorsqu'on lui a demandé ce que les Serbes en Kosovo-et-Métochie avaient gagné entre-temps, il a insisté sur l'augmentation significative des investissements dans les communautés serbes, des emplois, des ressources pour les centres de santé, les hôpitaux...

« Nous n'avons pas cessé de nous battre. L'approche de l'État n'a pas toujours été idéale, mais il n'a jamais autant essayé et investi... » a ajouté le ministre Đurić.

En ce qui concerne la déclaration de l'ambassadeur américain à Pristina selon laquelle le dialogue doit se terminer par une reconnaissance mutuelle, Monsieur Đurić a fait remarquer qu'il ne s'agit pas d'une nouvelle position et qu'elle a été reprise dans de nombreuses lettres et salutations, mais que la Serbie essaie d'isoler le plus possible les malentendus et de construire de meilleures relations avec les États-Unis dans l'intérêt des générations futures.

« Utilisons le potentiel d'un million de Serbes en Amérique, approfondissons nos liens avec eux et construisons le type de lobby serbe que les Albanais construisent depuis des générations... À Washington, il y a de nouvelles générations de politiciens, de nouvelles personnes que nous devons rallier à la cause serbe.Nous n'avons pas le droit de renoncer à cela et de condamner les générations futures à répéter les mêmes erreurs », a déclaré le ministre.

Ce n'est pas un secret, rappelle-t-il, que la Serbie n'est pas d'accord avec les États-Unis sur la question de Kosovo-et-Métochie, ni avec plus de 80 pays, mais ce nombre, dit-il, est en baisse.

« Nous continuerons à faire tout ce qui est dans l'intérêt de la Serbie. La Serbie est un partenaire fiable pour préserver la paix et la stabilité. Il y a beaucoup de têtes brûlées qui pensent qu'il est facile de faire du bruit politique... Nous voulons créer les conditions permettant à la Serbie de se développer économiquement, de se renforcer militairement, de construire de nouvelles amitiés et de nouveaux liens. Nous voulons améliorer les relations avec les États-Unis, relier les pays et les peuples, mais cela ne signifie pas que nous négligerons d'autres pays et partenaires dans d'autres parties du monde », a déclaré le ministre Đurić.

Lorsqu'on lui a demandé si la Serbie allait imposer des sanctions à la Russie, il a répondu que la Serbie avait une politique étrangère équilibrée et qu'elle entretenait des relations et des amitiés avec tout le monde.

« À Bruxelles, on connaît la politique de la Serbie, qui est très équilibrée et continuera de l'être, guidée par les intérêts serbes, parce que la Serbie veut adhérer à l'UE dès que possible. Et jusqu'à ce que nous entrions officiellement dans l'UE, nous n'avons pas l'obligation d'aligner complètement nos politiques. Nous avons reçu les conclusions du Conseil national de sécurité et nous y adhérons », a déclaré le ministre Đurić.