Ministre Dačić inaugure le 23e Forum économique de Belgrade
L’allocution du ministre Dačić est transmise dans son intégralité :
« Cher Monsieur Tsomokos,
Vos Excellences,
Mesdames et Messieurs,
J’ai le grand plaisir d’avoir l’occasion d’inaugurer aujourd’hui le 23e Forum économique de Belgrade – réunion annuelle d’importance et d’influence, tant pour la République de Serbie, que pour la région entière. Je tiens à remercier Monsieur Tsomokos et Hellenic Business Association pour leur invitation et excellente organisation, comme c’était le cas d’ailleurs tous les années précédentes. Etant donné que les thèmes abordés cette année par le Forum relèvent d’importance vitale pour le développement politique et économique de la République de Serbie, je suis content que mes collègues du Gouvernement de la République de Serbie, mais aussi les représentants du secteur privé, participent à cet événement.
J’ai tout récemment eu l’honneur de m’exprimer lors de la cérémonie à l’occasion des 20 ans de l’établissement de Hellenic Business Association. A cette occasion, j’ai souligné qu’il n’y a aucun doute que les fortes relations qui existent entre les peuples serbe et grec, soient fondées sur l’histoire, la culture et la spiritualité communes, au-dessus de toute politique et de tout individu. La Serbie sait très bien que les amitiés sincères sont rares, et elle s’efforce à préserver soigneusement ces amitiés et à davantage les améliorer.
Mesdames et messieurs,
La réalité nous rappelle, toujours et à nouveau, que la seule voie vers la paix – c’est le respect des principes universels autour desquels nous nous sommes tous mis d’accord, lesquels sont reflétés dans les principes fondamentaux du droit international et de la Charte des Nations unies. Dans les circonstances économiques actuelles, je suis confiant que nous allons à nouveau nous mettre d’accord sur le fait que nous avons besoin d’une plus grande confiance, solidarité et unité, contrairement aux divisions et conflits.
Néanmoins, pour qu’il y ait la confiance, il est crucial non seulement qu’il y ait des règles et des principes, mais aussi qu’ils soient les mêmes pour tous et qu’ils soient appliqués de la même manière. En tant qu’état qui respecte de manière cohérente le droit international et qui souffre malheureusement toujours les conséquences de la violation de ce dernier, nous considérons que l’existence du système deux poids deux mesures n’a pas de justification.
C’est précisément pourquoi la République de Serbie apporte un soutien principiel et sincère à l’Ukraine, à son intégralité, son intégrité territoriale et à sa souveraineté. En défendant l’inviolabilité des frontières internationales d’un état souverain – nous sommes déterminés dans le refus de la politique des deux poids deux mesures que certains appliquent dans le cas de la République de Serbie. C’est autour de cette position que les présidents de la République de Serbie et d’Ukraine sont parvenus à un accord complet à l’occasion de leur entretien à Athènes, au mois d’août cette année.
Vos Excellences,
La base du processus intégral de dialogue entre Belgrade et Pristina, facilité par l’Union européenne, c’est précisément cela – la confiance et l’application des obligations assumées auparavant. Malheureusement, par une série de pas unilatéraux et de provocations dirigées contre la vie et la survie des habitants serbes et non-albanais au Kosovo et Métochie, notamment dans sa partie septentrionale, Pristina a déçu la confiance de Belgrade, mais aussi, et j’en suis convaincu, la confiance d’une partie importante de la communauté internationale.
Aucun des essais de placer de manière tendancieuse des désinformations et ou de rejeter la faute sur Belgrade ne peuvent cacher un simple fait – l’escalade de la situation au Kosovo et Métochie relève de la plus grande responsabilité d’Albin Kurti, depuis qu’il est arrivé en tête des institutions temporaires d’autogestion à Pristina. Plus concrètement, depuis le début de l’année 2021 jusqu’à aujourd’hui, un nombre de 446 attaques ethniquement motivées ont été enregistrées contre les Serbes au Kosovo et Métochie. Egalement, à part le fait que le retour au Kosovo et Métochie ne soit toujours pas rendu possible pour plus de 200 000 de personnes déplacés internes, il est davantage inquiétant que, seulement au cours de l’année dernière, un chiffre de 13% de Serbes ont quitté notre Province et ceci du fait d’un mauvais traitement continu et des pressions de la part du régime à Pristina exercés sur le peuple serbe. C’est pourquoi nous faisons appel aux acteurs internationaux pour assurer la sécurité du peuple serbe au Kosovo et Métochie comme condition avant toute condition suivante afin de pouvoir poursuivre avec le processus de dialogue.
Belgrade continuera d’être dédiée à ce dialogue, bien que nous considérions qu’il est, en ce moment, indispensable d’appliquer sans tarder toutes les obligations découlant des accords conclus à ce jour. Je fais référence à la nécessité de l’établissement le plus urgent de l’Association des municipalités serbes – obligation que Pristina avait assumée il y a plus de 10 ans avec l’Accord de Bruxelles, lequel j’ai moi-même signé.
Malgré ce problème, auquel nous faisons face et que nous combattons au quotidien, nous tenons à nous projeter dans le futur et saisir chaque occasion pour réaliser du progrès économique et social, en faveur du bien-être des citoyens de notre pays.
Grâce à un planning stratégique et aux processus de réforme courageux, nous avons produit d’excellents résultats économiques, ce pour quoi je suis libre de dire que la République de Serbie est aujourd’hui l’économie la plus dynamique et qui détient le plus de perspective dans les Balkans occidentaux et c’est un vrai déclencheur de développement régional.
Mesdames et Messieurs,
La République de Serbie attribue une grande attention à l’amélioration de la coopération régionale ainsi qu’à la favorisation des relations améliorées avec ses voisins. Elles font, selon nous, la partie indivisible des intégrations européennes et, dans le même temps, représentent une des priorités clés de notre politique étrangère.
La préservation de la stabilité dans la région et l’orientation vers une coopération toujours plus intensive dans tous les domaines relèvent de l’intérêt clé pour la République de Serbie. Nous sommes conscients que les problèmes hérités, notamment avec certains parmi nos voisins, sont très sérieux et très graves. Néanmoins, nous avons contribué, par nos positions mesurées et constructives, et nous continuons de contribuer à la relaxation des relations dans la région.
Je suis confiant que beaucoup d’entre vous savez que nous avons tout récemment eu l’occasion d’être hôte du deuxième Wine vision Open Balkan, en accueillant nos amis et partenaires de la région. L’initiative régionale « Open Balkan » et les événements réalisés sous son égide sont importants pour le renforcement des relations régionales existantes, mais aussi pour l’amélioration plus générale du climat des affaires et de la coopération dans tous les domaines dans le meilleur intérêt de nos citoyens.
Chers amis,
L’adhésion à l’Union européenne est l’orientation stratégique et la priorité de politique étrangère de la République de Serbie. Nous partageons et nous nous engageons en faveur des valeurs européennes et nous souhaitons contribuer à la paix, à la stabilité et à la prospérité de l’Europe.
Je suis confiant que, pour chaque individu, le temps est la ressource la plus importante qui n’est malheureusement pas renouvelable. Les promesses faites il y a longtemps lors du Sommet de Thessalonique, il y a plus de 20 ans, ont perdu leur éclat.
Dans les 20 dernières années, nous avons pu entendre de nombreux messages sur l’importance et sur le placement élevé des Balkans occidentaux dans l’agenda politique de l’Union européenne. L’Union européenne est, depuis plus de deux décennies, notre donneur et notre partenaire de commerce extérieur le plus important, mais nous considérons qu’il est grand temps de revitaliser la politique d’élargissement et de valoriser les efforts de réformes, afin de passer de la phase de messages et signaux politiques à la phase des étapes concrètes.
L’histoire a confirmé que c’est précisément le processus d’élargissement qui a transformé l’Union européenne en facteur important sur la scène internationale. Il est clair que, dans les circonstances géopolitiques actuelles, l’Union européenne doit préserver cette place, et il est également tout à fait clair qu’en y faisant adhérer les Balkans occidentaux, elle sera sans doute plus forte et plus stable.
Chers amis,
Nous ne souhaitons pas voir passer encore 20 ans de la récente Déclaration d’Athènes, mais nous souhaitons voir notre histoire européenne devenir une réalité véritablement très proche. Les Balkans occidentaux ont depuis longtemps leur place au sein de l’Union européenne. Nos peuples le méritent.
Je vous remercie pour votre attention. »