Selaković: Misons sur le multilatéralisme et les principes de l'Acte final d'Helsinki

02. déc 2021.
Le ministre serbe des Affaires étrangères Nikola Selaković a dit aujourd'hui à Stockholm, lors du 28e Conseil ministériel de l'OSCE, que les membres de cette organisation devraient observer les principes de l'Acte final d'Helsinki et se consacrer à la préservation du multilatéralisme.

Le chef de la diplomatie serbe a déclaré que nous devons être prêts à faire des compromis pour éliminer ou au moins réduire les risques pour la sécurité, et que le multilatéralisme devrait être notre instrument le plus important dans ces efforts.

-Avec l'éclatement de nouveaux conflits et l'escalade des conflits existants, ainsi que l'émergence constante de défis supplémentaires, la situation se complique. Malgré nos efforts au fil des ans, les écarts se creusent, le manque de volonté politique et d'ouverture pour s'engager dans le dialogue constructif et essentiel contribue à saper les fondements sur lesquels cette organisation a été fondée, a déclaré Selaković.

Rappelant que le jubilé de l'adoption de l'Acte final d'Helsinki approchait, Selaković a souligné qu'il fallait garder à l'esprit que ce document à l’époque de la guerre froide fixait dix principes fondamentaux pour réglementer les relations entre les pays et faisait ainsi du monde un endroit meilleur et plus sûr.

-Je suis convaincu que nous devons faire preuve d'une plus grande responsabilité pour l'avenir de l'organisation, d'une volonté politique et d'une volonté de dialogue et de compromis, tout en respectant les principes et les engagements de cet important document, ainsi que ceux issus de la participation aux activités de l'OSCE, a indiqué Selaković.

Il a constaté que, malgré les défis et les problèmes accumulés auxquels l'OSCE est confrontée aujourd'hui, les bases solides de cette organisation, les mécanismes développés et sa flexibilité, sont une indication claire qu'elle reste un instrument précieux de sécurité collective et globale.

Selon lui, la Serbie estime que les initiatives et propositions actuelles concernant l'avenir de l'OSCE doivent être soigneusement examinées et les meilleures solutions adoptées par le dialogue et le consensus, contribuant à renforcer la capacité et la visibilité de l'Organisation.

Se référant à la situation en Europe du Sud-Est, Selaković a estimé que l'OSCE a toujours un rôle important dans la région, à la fois en renforçant la capacité démocratique et en soutenant de nouvelles réformes dans la région, et en renforçant la coopération, et de ce fait la stabilité de cette partie du continent européen.

Au cours des deux dernières décennies, a-t-il expliqué, la Serbie a profité au maximum du soutien d'experts de l'OSCE dans le processus de réformes globales de la société et elle coopère avec la Mission de l'OSCE au Kosovo-Metohija, qui est la présence internationale neutre quant au statut la plus visible dans la Province.

Le ministre Selaković a souligné que la Serbie est attachée à l'intégration européenne et à la coopération régionale à travers des projets concrets économiques et d'infrastructure, car ce n'est que par la coopération avec ses voisins, avec la volonté de respecter les intérêts de tous, que des solutions durables aux problèmes de la région peuvent être trouvées.

-D'un autre côté, je voudrais exprimer ma profonde préoccupation et mes regrets concernant la situation sécuritaire au Kosovo-Metohija cette année, marquée par un nombre croissant d'attaques et d'incidents à motivation ethnique visant la communauté serbe, ainsi que la discrimination institutionnelle, les attaques sur les sites religieux de l’Eglise orthodoxe serbe et compromettant la viabilité économique de la communauté serbe de la Province, a déclaré Selaković.

Le chef de la diplomatie serbe a souligné que, malgré les efforts que Belgrade a investis dans le processus de dialogue et de respect des obligations découlant de l'Accord de Bruxelles, les politiciens de Priština n'ont jusqu'à présent pas montré la volonté de remplir leurs obligations.

-Par contre, ils prennent des mesures unilatérales, insistant sur leur prétendu agenda de qualité d'État et refusant pendant plus de huit ans déjà de mettre en œuvre l'obligation de créer l'Association des municipalités serbes, que la communauté serbe du Kosovo-Metohija considère comme une garantie de survie dans la Province, a prévenu Selaković.