Selaković au Conseil de sécurité de l'ONU: la réticence essentielle de Priština à trouver une solution de compromis

18. oct 2022.
Le ministre serbe des affaires étrangères Nikola Selaković a déclaré aujourd'hui que les mois précédents n'avaient pas apporté plus de stabilité au Kosovo-Metohija, et que la responsabilité en incombait à Priština, qui continue d'approfondir les différences ethniques par des agissements unilatéraux, entraînant discrimination et mépris de la population non albanaise.

Selaković, s'adressant à la session du Conseil de sécurité des Nations unies à l'occasion du dernier rapport semestriel du Secrétaire général des Nations unies sur le travail de la MINUK, a constaté que la situation dans notre province du sud n'est pas tout à fait conforme au tableau présenté dans ce document.

-Avec leur comportement irresponsable, les institutions intérimaires d'autonomie sabotent consciemment les efforts, non seulement de Belgrade, mais aussi de l'UE et d'autres parties impliquées dans la communauté internationale, avec l'intention évidente de réaliser deux objectifs - le premier est éviter la mise en œuvre des engagements pris. Le deuxième objectif, ultime et bien plus alarmant, est l'intimidation, la marginalisation et la persécution des Serbes, a averti Selaković.

Selon lui, Pristina travaille activement à la mise en place d'obstacles administratifs et bureaucratiques, en prenant des pas et des mesures qui n'ont pas été convenues lors du dialogue, comme mécanisme de base pour parvenir à une solution.

Et pourtant, comme il l'a averti, comme par le passé, les Serbes sont toujours intimidés de diverses manières, encouragés à quitter leurs maisons, villages et villes où ils sont nés et vivent, et les personnes déplacées sont découragées de retourner là où elles sont nées et ont commencé leur vie. 

-Les institutions intérimaires envisagent de supprimer et d'effacer autant que possible la diversité culturelle et nationale qui survit encore. En même temps, Priština alimente consciemment les tensions interethniques en utilisant toutes les méthodes disponibles, a déclaré Selaković, citant l'exemple de l'arrestation et de la condamnation de Nikola Nedeljković pour avoir soi-disant «incité à la haine ethnique et à l'intolérance», mais en fait avoir assisté à la célébration de Vidovdan.

-Je crois qu’il y a lieu de souligner que la véritable volonté politique des acteurs internationaux et de Priština est nécessaire, afin de créer les conditions pour le début de la fin de la discrimination sur une base nationale et pour la vie commune dans la province, a déclaré Selaković.

Se référant au déroulement du dialogue entre Belgrade et Priština, Selaković a mis en garde contre le fait que Priština applique la soi-disant politique de réciprocité, qui, en insistant continuellement sur la reconnaissance mutuelle comme élément central du dialogue, montre en fait la réticence essentielle des dirigeants politiques actuels de Priština pour trouver une solution négociée.

-Nous jugeons inadmissibles les tentatives de désavouer le format actuel du dialogue et d'annuler les accords, simplement parce qu'ils ne correspondent pas aux facteurs politiques actuels. Il est inacceptable que les circonstances géopolitiques actuelles soient utilisées pour simplement effacer d'un seul coup ce qui a été laborieusement travaillé pendant des années. Belgrade, je le souligne, a été institutionnellement inclus dans le dialogue dès le début, tandis que l'engagement de l'autre côté variait et varie selon l'option politique au pouvoir, a relevé Selaković.

Le chef de la diplomatie serbe a averti que les performances politiques acérées et le récit des dirigeants actuels des institutions intérimaires d'administration autonome de Priština s'accompagnent de mesures concrètes de déstabilisation, telles mesures sur les plaques d'immatriculation.

La Serbie, comme il l'a expliqué, ne peut en aucun cas contenir la révolte qui règne parmi la population non albanaise du Kosovo-Metohija, car les protestations des citoyens sont une rébellion contre la violence institutionnelle et la privation de leurs droits de plusieurs années.

Malgré tout, selon ses propos, Belgrade est constamment attachée à la politique de paix, de réconciliation et de coopération régionale mise en œuvre par les dirigeants serbes, guidés par la vision de construire un avenir commun et prospère des Balkans.

-Je crois qu'il est de la responsabilité des dirigeants d'aujourd'hui de créer une vision claire et partagée pour les générations futures. Une telle vision a été manifestée par les dirigeants de Belgrade et de Tirana en créant Les Balkans ouverts, une initiative de la région pour la région, qui donne déjà des fruits concrets. La Serbie a à plusieurs reprises, sans la compréhension de l'autre partie, tendu la main à Priština avec des invitations à se joindre à cette initiative, comptant sur le fait qu'il y aura une prise de conscience de l'importance de la connectivité économique et du progrès au profit des citoyens de l'ensemble Balkans, a dit Selaković.

Il a catégoriquement rejeté les arguments de Priština concernant l'inconstitutionnalité présumée de la formation de l'Union des municipalités serbes, car il est clair que l'attitude de Priština à l'égard de cette obligation reflète son attitude envers le peuple serbe de la province et indique qu'elle s'oppose à ce que peuple serbe s’organise en tant que communauté ethnique et réalisant ainsi ses droits collectifs.

-Je vous rappelle que les représentants de Priština, quoique répétant souvent dans leurs discours que le cas du soi-disant Kosovo est un fait accompli, n'ont pas été reconnus par la majorité des membres de l'ONU depuis 14 ans. Si la prétendue indépendance du Kosovo est une réalité, alors pourquoi dialoguer? Pourquoi y a-t-il de plus en plus de pression sur Belgrade pour la nécessité d'une reconnaissance mutuelle? Ce que les dirigeants politiques actuels de Priština refusent d'accepter, c'est que Belgrade ne peut pas être contournée dans la recherche d'une solution finale, a expliqué Selaković.

Le ministre Selaković a formulé l'espoir que la MINUK continuera d'agir dans une portée et une capacité inchangées et non diminuées, en particulier en gardant à l'esprit que la Mission n'a pas encore rempli l'objectif principal de son mandat - une vie pacifique et normale pour tous les citoyens de notre province méridionale.

Enfin, Selaković a souligné que la Serbie a toujours été et reste profondément attachée à la recherche d'une solution durable par la voie pacifique, dans l'intérêt de la paix, de la stabilité et d'un avenir commun.

 

Selaković: Une série de mensonges brutaux de Donika Gërvalla-Schwartz

 

Le ministre serbe des Affaires étrangères Nikola Selaković, a déclaré ce soir devant le Conseil de sécurité des Nations unies que la ministre des institutions intérimaires d'administration autonome de Priština, Donika Gërvalla-Schwartz, avait raconté une série de mensonges sur la situation au Kosovo-Metohija, et a réfuté ses affirmations avec des arguments irréfutables.

A l'affirmation selon laquelle le «Kosovo» autoproclamé serait la plus jeune démocratie européenne, le ministre Selaković a répondu par une question: quelqu'un a-t-il entendu parler d'une démocratie où les gens n'ont pas le droit de voter, et les Serbes se sont vu refuser ce droit deux fois en un an.

Comme le mensonge le plus brutal, Selaković a également décrit l'affirmation selon laquelle 90% des véhicules serbes au Kosovo-Metohija ont été réenregistrés avec des plaques d'immatriculation RKS, car sur plus de 9.000 véhicules dans le nord de la province, seuls deux ont été réimmatriculés.

-Nous avons également pu entendre que Mme Schwartz est obsédée par le président de la Serbie, Aleksandar Vučić, et elle l'a mentionné neuf fois en déclarant qu'il préparait une agression, mais elle n'a pas précisé ce que faisait Priština. Nous avons écouté ces mensonges depuis plus de huit mois, que Belgrade prépare l'agression, que «la Serbie agit comme la marionnette de quelqu'un, tandis que Priština et Albin Kurti construisent simultanément quatre bases de police spéciales dans le nord du Kosovo-Metohija. A quoi bon tout cela, n'est-ce pas une préparation pour agression et persécution des Serbes du Kosovo-Metohija, a dit Selaković.

Le ministre Selaković a répondu aux allégations selon lesquelles la Serbie ferait promotion de l'idéologie nazie en rappelant que Priština avait préparé un projet de rénovation de la maison de Xhafer Deva, un collaborateur nazi bien connu, personnellement décoré par Adolf Hitler.

Le chef de la diplomatie serbe a cité des extraits d'une interview d'Albin Kurti, datant de février dernier, dans laquelle il promeut l'unification du «Kosovo» autoproclamé et de l'Albanie, et a rappelé qu'un tel projet n'existait que pendant la Seconde Guerre mondiale comme un Etat fantoche nazi.

-Ne soyez pas obsédée par le président Vučić, il serait préférable de postuler en tant que disciple de Vučić. Il peut vous apprendre beaucoup sur la politique, la diplomatie, le droit international, qui comprend la résolution 1244, qui définit le Kosovo-Metohija comme faisant partie de la Serbie, a dit Selaković.

Répondant aux affirmations de Gërvalla-Schwartz sur les crimes contre les Albanais, Selaković a demandé où se trouvait aujourd'hui l'ancien président du soi-disant «Kosovo» Hashim Thaçi.

-Que font Hashim Thaçi et Kadri Veseli dans le quartier pénitentiaire de La Haye. Ils ne sont certainement pas là pour jouer aux cartes ou jouer au Cluedo. Ils sont là pour être jugés, et j'espère condamnés, pour les crimes terribles qu'ils ont commis contre les Serbes et d'autres non-Albanais au Kosovo-Metohija, a déclaré Selaković.

Concernant l'allégation selon laquelle Belgrade violerait les accords conclus à Bruxelles, Selaković a rappelé que pendant 3.470 jours Priština refuse de former l'Union des municipalités serbes, et déclare ouvertement qu'elle n'avait pas l'intention de le faire.

-Un célèbre poète a dit: quand vous mentez, soyez crédible. La prochaine fois, essayez une approche différente si vous voulez vraiment produire un effet, a déclaré le ministre Selaković.