Selaković, entretien avec Željka Cvijanović

23. juil 2021.
Le ministre des Affaires étrangères de la République de Serbie Nikola Selaković s’est entretenu aujourd'hui à Belgrade avec la présidente de la République Srpska (RS) Željka Cvijanović d'un certain nombre de sujets importants pour les liens spéciaux et parallèles entre la Serbie et la RS.

Selon le ministre Selaković, les liens spéciaux et parallèles entre la Serbie et la RS se développent et sont actuellement au maximum historique, soit au plus haut niveau depuis la conclusion de l'accord et depuis que la Serbie et la RS existent et agissent ensemble.

«D'un côté, en respectant l'intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine, la Serbie s’emploie à développer les meilleures relations politiques, économiques et autres avec tous ses voisins, mais de l’autre côté, en respectant et en étant guidée par l'Accord sur les liens spéciaux et parallèles entre la Serbie et la RS, la Serbie n'oublie pas son peuple et la RS en tant qu'entité établie et confirmée par les accords de Dayton», a déclaré Selaković à l'issue de la réunion.

L'un des sujets, a-t-il ajouté, était le fonctionnement de la diaspora serbe commune et les activités dans le domaine de la préservation de l'identité nationale, culturelle et religieuse serbe.

Selaković a informé son interlocutrice des projets d'ouverture d'écoles facultatives de langue serbe pour la diaspora, formant l'espoir que les enseignants de la RS intégreront ce programme.

Ils ont évoqué également lors de l’entretien la célébration conjointe de la Journée de l'unité, de la liberté et du drapeau national serbe le 15 septembre.

«Nous nous sommes mis d’accord que la diaspora serbe célèbre conjointement notre drapeau tricolore et le 15 septembre comme le jour où les Serbes de toutes parts unis ont percé le front de Thessalonique», a déclaré Selaković.

Après la réunion, la présidente Cvijanović a déclaré qu'il était important de travailler au renforcement des liens institutionnels entre la Serbie et la RS, et qu'il était important pour les citoyens de la RS que la Serbie soit stable et forte.

A ses dires, l'accord d'aujourd'hui sur une relation commune envers la diaspora est d'un grand intérêt pour la préservation de l'identité nationale des Serbes en dehors de la Serbie et de la RS.

Cvijanović a remercié pour l'aide économique de la Serbie au cours des années précédentes, formant l'espoir que les projets communs d'infrastructure continueront à être réalisés servant l'intérêt des citoyens de la Serbie et de la RS.

Les interlocuteurs ont, entre autres, évoqué la dernière décision du Haut-Représentant sortant en Bosnie-Herzégovine.

«Notre position est très claire: les décisions et positions imposées, en l'occurrence les lois imposées, n'ont apporté rien de bon à personne et n'ont conduit à aucune prospérité. En tant que ministre des Affaires étrangères d'un pays qui est absolument engagé dans la promotion de la paix et de la stabilité dans la région, puisque sans cela il n'y a pas de prospérité, j'ai précisément à propos de cette décision imposée la position que je viens de citer», a dit Selaković.

«Je veux croire que la stabilité peut être préservée, mais la question est de savoir ce qui se passera à l'avenir», a déclaré le chef de la diplomatie serbe.

Cvijanović a estimé que la décision imposée aujourd'hui par le Haut- Représentant est inadéquate, inappropriée pour la démocratie et rétrograde, et qu'elle peut faire reculer la Bosnie-Herzégovine de deux ou trois décennies.

«Il est inacceptable qu'au 21e siècle vous ayez quelqu'un qui soit un étranger non élu et qui impose quelque chose aux institutions ou aux individus démocratiquement élus. Je pense que c'est le début d'une époque difficile… Mon message aux citoyens et aux institutions de la RS est que nous savons ce que nous faisons, nous renforçons la RS, nous renforçons notre conscience de soi, nous renforçons nos liens avec la Serbie», a déclaré Cvijanović.

Selon elle, Valentin Inzko a contribué à ce que la Bosnie-Herzégovine devienne un environnement encore plus hostile et désavantageux pour ses citoyens. 

«Je pense qu'il s'agit d'un pas en arrière qui a montré toute l'hypocrisie de la communauté internationale incarnée par le Haut-Représentant», a dit Cvijanović, ajoutant qu’on a fait aujourd’hui une longue marche arrière par rapport à la réconciliation essentielle en Bosnie-Herzégovine.

«Les ambassades réagissent en disant que c'est un pas vers la réconciliation, je dois dire que c'est un grand écart par rapport à ce qui devrait être un fonctionnement normal dans une communauté multinationale comme la Bosnie-Herzégovine, a dit Cvijanović.