Ministre Đurić : La visite historique du président Monsieur Xi Jinping

« Cette visite a sans exagération un caractère historique et place la Serbie sur la carte des événements géopolitiques, elle rehausse notre profil. Elle a des résultats à la fois stratégiques et économiques » a expliqué Monsieur Đurić lors d'une apparition sur « Euronews Serbie ».

Le ministre Đurić a souligné l'importance du fait que le président Xi ait dit que la Chine soutiendra encore plus fermement le développement de la Serbie dans le sens économique avec des projets concrets, en même temps en examinant la possibilité d'ouvrir de diverses usines.

Selon ses dires, il y a deux facteurs cruciaux pour les relations étroites avec la Chine : le premier étant le fait que la Serbie mène une politique étrangère indépendante, reconnue par les autorités chinoises, le deuxième la relation personnelle entre les deux présidents.

« La Serbie possède son propre petit centre de prise de décisions. Mais il s’agit aussi de la relation personnelle que le président serbe Monsieur Aleksandar Vučić a construite avec le président chinois Xi, laquelle s'est manifestée dès le premier instant de l'arrivée du chef d’Etat chinois. Les mots d'appréciation au niveau personnel ont également pu être entendus lors des réunions, accompagnés de la description que la politique menée par Monsieur Vučić était une politique persistante, déterminée et indépendante. Pour un pays de sept millions d'habitants, c'est quelque chose qui inspire le respect de la Chine. Les autorités chinoises ont montré qu'elles considèrent la Serbie comme un des partenaires clés dans le monde, mais certainement le partenaire clé en Europe » a souligné le ministre Đurić.

Le chef de la diplomatie serbe a mis en avant que la coopération étroite avec la Chine et la voie européenne de la Serbie ne s'excluent pas mutuellement.

« La décision stratégique de la Serbie d’aller vers l'UE n’est pas remise en cause, l'UE coopère aussi étroitement avec la Chine. Lorsque Monsieur Xi Jinping s'est rendu en Europe en 2019, le PIB de tous les pays de l'UE réunis était égal au PIB de la Chine. Aujourd'hui, le PIB de la Chine est de 15 pourcents plus élevé que le PIB de tous les pays de l'UE ensemble », a souligné Monsieur Đurić.

Il a souligné que l'avantage comparatif de la Serbie réside dans le fait qu'elle entretient les relations les plus étroites avec la Chine et qu'elle a signé une déclaration commune sur l'approfondissement de la coopération avec Pékin, et qu'il s'agit des efforts plus larges de la Chine pour créer une communauté pour l'avenir de l'humanité afin de résoudre les problèmes mondiaux conjointement et pacifiquement.

Il a rappelé qu'en 2013, la Serbie a adhéré à une déclaration similaire à l'initiative de la Chine, ouvrant ainsi une porte à une coopération économique supplémentaire.

« Il en va de même aujourd'hui, et cela ne réduira pas notre capacité de coopération avec l'UE. Cela ne fera qu'accroître l'intérêt pour la Serbie chez ses partenaires potentiels à l’Occident » est convaincu le ministre Đurić.

Il a expliqué qu'une parmi les choses importantes liant la Chine à la Serbie est aussi le fait que Belgrade s’engage de manière principielle à respecter le droit international, quel que soit le pays dont il s'agit.

« La Serbie, dans ses relations avec la Chine, n’œuvre pas en fonction des caprices politiques quotidiens, mais parce qu'il s'agit d'un intérêt stratégique à long terme », a souligné Monsieur Đurić, en affirmant que l'accord de libre-échange avec la Chine fait de la Serbie la destination la plus attractive dans cette partie du monde.

Il a estimé que la visite du président chinois en Serbie constitue un tournant dans les événements mondiaux et a rappelé que la Serbie était la seule destination qu'il visitait pour la deuxième fois.

«  Pour la Serbie, qui est confrontée à d'énormes défis et à d'énormes pressions, cette main tendue de l’amitié et de soutien a une signification historique. Lors de sa dernière visite en Europe, Xi n’a pas séjourné dans les mêmes endroits, à l'exception de la Serbie. Cela montre que nous avons réussi à nous placer sur la carte par une politique qui n'est pas facile et qui est souvent critiquée, et elle jouira d’avantage de respect de la part de ceux qui aujourd'hui nous critiquent mais coopèrent eux-mêmes avec la Chine puisqu’ils offriront également des conditions politiques et économiques plus favorables pour rivaliser leur position ici. Ceci n'est possible que si nous menons une politique solide. » a souligné le ministre Đurić.

Il a également mentionné que le message très important prononcé publiquement par le président chinois lors de la conférence de presse était lié à l'agression contre la RF de Yougoslavie en 1999.

« Beaucoup de gens l'ont manqué, mais le président Xi a souligné lors de la conférence que la Chine ne permettra jamais que ce qui était arrivé à la Serbie amie en 1999 se reproduise » a dit Monsieur Đurić.

Parlant de la situation en Kosovo-et-Métochie, le ministre Đurić a souligné que le régime d'Albin Kurti ne souhaite pas adhérer au Conseil de l'Europe pour que les Serbes aient le droit de faire appel à la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg, mais pour consolider le faux état de « Kosovo » et pour que ceux qui partagent ses idées, partisans de la politique de la Grande Albanie, puissent inonder la Cour à Strasbourg de recours contre la Serbie en vue d'obtenir des compensations.

Il a ajouté que le président serbe Monsieur Aleksandar Vučić a consacré beaucoup de temps à ce sujet lors de ses entretiens avec le président français Monsieur Emmanuel Macron et d'autres chefs d’état et que c’est grâce à ces efforts que de nombreux pays qui soutenaient fermement le « Kosovo » aient pris leurs distances.

« Il est évident que certains centres n’apprécient pas la politique étrangère indépendante et libre serbe et c'est pourquoi ils se servent de questions secondaires pour mettre de la pression sur la Serbie. Ils doivent savoir que la Serbie est un partenaire cohérent, fiable et responsable, ce qui signifie qu’on peut compter sur sa coopération, mais aussi sur une forte résistance lorsque des pressions non-principielles sont exercées », a souligné le ministre Đurić.

A l'occasion de la célébration du 9 mai, Journée de l'Europe, le chef de la diplomatie serbe a déclaré que la Serbie bénéficierait de l'Europe, mais que l'Europe bénéficierait également de la Serbie, car elle a de quoi offrir, culturellement, historiquement et de tout autre manière.

Il croit fermement, comme il le dit, que la Serbie deviendra encore meilleure, plus moderne, mais que les valeurs traditionnelles seront également préservées.

« Sur notre voie à l'UE, nous nous en tiendrons à nos propres principes et à nos propres règles, pour éviter que cela ne devienne à l’instar de la plaisanterie connue – opération réussie, patient décédé. Quant à l'avenir de l'Europe, l'UE est confrontée à de nombreux défis, mais nous ne devrons pas nous en réjouir, car nous sommes dans le même bateau et lorsque l'économie allemande souffre, cela affecte également notre économie, alors « que la vache du voisin soit bien vivante », a déclaré Monsieur Đurić.