Le ministre Dačić a assisté à la réunion en visio-conférence du Conseil permanent de l'OSCE

L’allocution du Ministre Dačić est transmise dans son intégralité :

« Chers présidents,

Excellences,

Chers collègues,

Je souhaiterais, au début de ce discours, exprimer ma reconnaissance à la République de Macédoine du Nord et le Ministre, Monsieur Osmani, pour l’initiative d’organiser cette réunion importante.

Malheureusement, depuis plusieurs années déjà, nous sommes témoins d’une inconscience croissante, de l'incitation aux divisions et aux regroupements, ce qui a culminé avec une atmosphère d‘absence de dialogue de fond entre les états participants et des hostilités mutuelles. L'effondrement de tout type de coopération qui en a résulté nous renvoie à des temps passés, lesquels nous avons crus être bien loin derrière nous.

Le fonctionnement de l'OSCE est rendu plus difficile que jamais, notamment depuis le début de la guerre en Ukraine. Nous faisons face à une crise institutionnelle profonde, vu que cela fait 2 ans de suite que l'organisation est laissée sans budget et sans décision concernant la Présidence pour l'année 2024. En plus, la grande question se pose si on va parvenir à un accord concernant le choix du Secrétaire général et les chefs de missions indépendants. Les deux dernières années nous n'avons point réussi à parvenir à un accord concernant aucune des questions clé pour le fonctionnement de cette Organisation, c’est pourquoi je crois qu’il est grand temps d'entreprendre des pas déterminés et concrets afin de la préserver.

Dans le passé, nous avons obtenu d'excellents résultats pour ce qui est du renforcement de la sécurité globale en utilisant précisément l’OSCE comme plateforme pour un dialogue ouvert et de fond. Nous ne devons pas oublier sa contribution positive, de même que la contribution des missions sur le terrain, à la qualité de vie des gens ordinaires puisque, comme cela a bien été défini par la devise de la présidence de la République de Macédoine du Nord, « il s'agit des gens. »

Je suis confiant que nous sommes tous complètement d’accord sur le fait que l’OSCE en tant qu’organisation nous est nécessaire et que nous devons faire tout en sorte de la préserver et de la rendre efficace. Dans ce contexte, je tiens à souligner que la République de Serbie demeurera un partenaire dévoué et que nous continuerons à soutenir fort son travail et que nous y apporterons pleinement notre contribution.

En tant que président de l'OSCE en 2015, je suis conscient de la complexité de la situation, mais je considère également que nous devons être responsables et pragmatiques et que, si la nécessité se présente, nous devons aborder quelques solutions dites « out of the box », bien sûr en respectant les principes de notre organisation et ses règles de procédure, de même que la réaffirmation du respect de l'acte final d'Helsinki et les règles du consensus comme mode de prises de décisions.

Les succès clefs de notre organisation, laquelle devrait célébrer ses 50 ans en 2025 à Helsinki, ils ne seront point possibles sans la volonté politique de les atteindre, et très fréquemment dans des conditions  qui ne sont pas toujours propices, mais aussi sans la volonté de faire des compromis. Le moment est venu pour adopter à nouveau cette approche au nom de la survie de l'Organisation, et d'essayer, à travers un dialogue sincère, de prendre les décisions nécessaires.

Si nous étions d'accord que l'Organisation est en crise, peut-être nous pourrions envisager de prendre quelques décisions, temporaires qu’elles soient, afin de permettre à l’OSCE de fonctionner correctement. Je suis confiant que l'anniversaire prochain sera, entre autres, l'occasion pour un débat plus général et plus fondamental sur les activités passées, et pour une réponse éventuelle sur le travail à venir.

Enfin, je tiens encore à exprimer ma reconnaissance à notre voisin, la République de Macédoine du Nord et le Ministre Osmani pour les efforts qu'ils font à la recherche d'une solution. »