Célébration du Jour de l'unité serbe, de la liberté et du drapeau national

15. sep 2021.
Председник Републике Србије Александар Вучић присуствовао је данас централној манифестацији посвећеној обележавању Дана српског јединства, слободе и националне заставе на Савском тргу.

Le président de la République de Serbie Aleksandar Vučić, a assisté aujourd’hui à la manifestation centrale consacrée à la célébration du Jour de l'unité serbe, de la liberté et du drapeau national sur Savski trg.

«Votre Sainteté, Honorable membre de la Présidence de Bosnie-Herzégovine Monsieur Dodik, Honorable Présidente de la République Srpska Madame Cvijanović, Honorable Président de l'Assemblée nationale de la République de Serbie Monsieur Dačić, Honorable Première ministre de la République de Serbie Madame Brnabić, Excellences, Honorables Pères, Chers amis,

En juin et novembre 1911, le roi Pierre Ier Karađorđević remet 51 drapeaux régimentaires à son armée.

Aucun, j’insiste, aucun de ces drapeaux n'ait été capturé, ce qui est un précédent dans l'histoire de la guerre moderne.

Les héros qui ont été chargés de prendre soin de ces drapeaux ont traversé toutes les batailles des Balkans et de la Première Guerre mondiale, et ce même jour de 1918, se précipitant sous ces drapeaux, ils ont commencé à percer le front de Thessalonique. Gloire à nos grands héros serbes!

Pour nos aïeuls, les héros de Kolubara, Cer, Kumanovo, les porteurs de l'Etoile de Karađorđe et de la Commémorative de la Retraite d’Albanie, le drapeau tricolore serbe, rouge-bleu-blanc, était plus grand et plus important que la vie, puisque les rappelant que la liberté de la Serbie n'a pas de prix ni d'alternative. C'est pourquoi les porte-drapeaux sont morts, mais les drapeaux ont survécu.

À cause d'eux, à cause de tous les autres qui ont donné leur vie sous ce drapeau, sous ce nom, pour cette gloire, nous célébrons aujourd'hui le Jour de l'unité serbe, de la liberté et du drapeau national, peut-être notre fête la plus importante, qui nous dit clairement qui nous sommes, d'où nous venons et où nous allons.

C'est une fête de notre identité, celle dans laquelle la langue, la culture, la tradition, la religion sont unies, mais aussi les valeurs sur lesquelles repose toute la société, les valeurs qui font un pays civilisé, organisé, capable de se souvenir, mais aussi de savoir que faire et pourquoi le faire.

La date que nous avons choisie, le 15 septembre, est la date de la percée du Front de Thessalonique, le jour où, ensemble, gisent notre douleur et notre gloire, qui forment la première partie de la définition de Renan d'une nation, selon laquelle elle repose sur une souffrance, une gloire commune du passé, mais aussi sur un projet commun pour l'avenir.

Le 15 septembre 1918, le seul plan était la liberté, vers laquelle les troupes serbes se sont précipitées avec le fameux ordre de Živojin Mišić: «A mort, sans relâche! En avant, vers la patrie!»

Ce jour-là était le premier d'une série de plébiscites de ce genre, au cours desquels, malgré le prix sanglant payé, nous avons élu, encore et encore, la Serbie et sa liberté.

C'est pourquoi il est important aujourd’hui que, célébrant tous les sacrifices, chaque goutte de sang qu'ils ont versé, chaque os qu'ils ont semé, nous adoptions notre nouveau plan pour l'avenir lors d'un autre plébiscite. Celui dans lequel nous nous tiendrons sous le même drapeau, sachant que c'est le drapeau de la liberté, et le drapeau de la paix, mais aussi le drapeau du futur.

Le drapeau de notre unité visant préserver notre identité et le droit d'être ce que nous sommes, un seul et même peuple, qui ne veut rien prendre à personne, mettre en danger personne, mais seulement obtenir pour lui-même le même droit qu’ils reconnaissent aux autres. Le droit à un nom, à l'histoire, à la culture, à la langue, à la religion, à la tradition et au droit d'exister.

C'est le droit à la dignité, le droit de se souvenir, mais aussi le droit à ce que personne d'autre ne peut nous forcer à faire, et d’aucuns essaient encore, sans succès - le droit de décider par nous-mêmes quand et quoi oublier.

Et à nous-même, et aux autres.

Tout n'a pas toujours été très brillant par le passé, et le plus souvent envers nous-mêmes, parfois envers les autres, mais, au moins dans ces espaces, il n'y a pas de nation qui ait traversé tant de ténèbres, tombales mêmes, une nation qui ait fait tant de de sacrifices pour voir la lumière et devenir une nation, libre.

Ce que nous oublierons de tout cela, et nous sommes obligés d’en oublier beaucoup, juste pour ne pas vivre éternellement dans le passé, ne peut être que notre choix, et non une décision de quiconque. 

Et qu'il soit immédiatement clair, ce drapeau, tous ceux qui reposent sous lui et à cause de lui, le drapeau de nos souffrances, le drapeau de nos os, de nos fosses, camps, enfants qu'ils nous ont pris, nous n'oublierons certainement jamais et nous le porterons avec fierté.

Dedans, et c'est une autre leçon importante que nous devons retenir, se trouvent toutes nos divisions dénuées de sens, tous les rêves ratés dont nous avons rêvé, chaque erreur que nous avons commise, mais ce qui est important là-dedans, c'est que notre drapeau tel quel représente cela l'unité qui repose sur le fait que nous ne sommes pas parfaits, que nous sommes différents, mais aussi que nous savons que la beauté de l'unité, la beauté du drapeau, est précisément là.

C'est pourquoi notre drapeau tricolore rouge-bleu-blanc n'est pas un appel à l'unanimité, mais bien au contraire, à garder toutes nos différences sous un seul, même drapeau.

Sous le symbole de la liberté, de l'identité, de l'existence, du droit à la vie, car ce sont les conditions de la diversité.

Les esclaves sont tous pareils, asservis. Les gens libres sont différents, parce qu'ils sont libres.

Et c'est quelque chose qui doit s'appliquer à tous les habitants des Balkans, quel que soit l'endroit où ils vivent. Etre libres, dans la même mesure, avec les mêmes droits, avec leur langue, religion, culture et tradition respectives.

Et ce n'est pas un monde serbe spécial dont ils nous accusent, c'est tout simplement le monde des libres, le monde de ceux qui ont leur propre nom, avec le droit de le dire haut et sans conséquences, toujours et en tout lieu.

Nous ne nous excuserons plus jamais auprès de qui que ce soit pour le drapeau tricolore serbe. Nous le porterons avec fierté toujours et partout. Pour nous, il n'y a rien de plus important que l'unité de notre peuple.

Et cela, à notre avis, doit s'appliquer à tous les peuples des Balkans, sans aucune exception, et surtout sans tentatives constantes d'autoriser parfois quelqu'un, les Serbes, notamment un nom, mais aussi d'ajouter un sceau de culpabilité à ce nom . . .

Cette fête de notre unité et de notre liberté, ce drapeau à nous, a aussi ce rôle, ils sont la preuve qu'être Serbe ne veut pas dire être coupable, cela ne veut pas dire porter le fardeau de la condamnation, mais, au contraire, ils disent que la fierté va avec ce nom.

Fierté à cause de Mišar, Deligrad, Ćele-kula et Takovo, Kumanovo, Miloš, Đorđe, Mihajlo, fierté à cause de Kolubara, Cer, Kaimaktsalan, fierté à cause de Petar et Aleksandar, toutes les vies données pour une belle, la plus belle tentative de tous les antifascistes pour préserver la liberté dans cette période des plus difficiles, mais aussi à cause des martyrs de Prebilovci, Jadovno, Jasenovac, que nous ne devons plus jamais oublier, comme nous l'avons oublié pendant 70 ans.

Et c'est nous. C'est la Serbie. C'est une Serbie nouvelle, une Serbie différente, une Serbie fière, qui ne demande jamais rien et qui ne veut prier personne, qui veut juste avoir des droits, comme tout le monde, et rien de plus, mais rien de moins.

C'est la langue, notre langue serbe, la langue de Meša Selimović, Ivo Andrić et Miloš Crnjanski. C'est la culture que nous avons créée, c'est une foi sans haine, c'est notre être, elle nous détermine et fait de nous un peuple digne.

Ceci, en fin de compte, nous donne la force, l'enseignement, qu'en ce siècle, dont les fondements sont entre nos mains aujourd'hui, nous cherchons la paix et découvrons notre force, notre grandeur, dans la vie, dans ce qui la rend meilleure, dans le travail, dans de grands exploits, en construisant des routes et des ponts, en connectivité, dans des usines, de nouveaux hôpitaux, dans la connaissance et la foi pour pouvoir, nous pouvons également, ou plus que tous les autres.

Et tout comme nous sommes fiers de nos ancêtres qui ont donné leur vie pour la liberté, de même demain nos descendants devraient être fiers de nous, qui leur apprenons à vivre pour la liberté et à vivre en liberté.

Et nous devons leur apprendre à se souvenir, et comment, uniquement par leur propre volonté, on oublie. Comment la dignité est gagnée et comment les fondements sont respectés.

Et les fondements c’est ce nom, la Serbie, sous lequel tant d'étrangers sont enterrés. Et que notre drapeau, dans lequel ils ont tissé leur vie, reste reconnu. Et gloire, Patrie, qui voit, entend et aide ses enfants, où qu’ils soient.

Les fondements, c'est aussi cette fête, la fête de notre identité, de notre histoire, mais aussi de nos différences, qui, encore une fois, donnent gloire et douleur par le passé, et un projet clair pour l'avenir.

Et je veux dire un grand merci à notre peuple en République Srpska, je veux dire un grand merci à ses représentants qui sont ici, je veux dire un grand merci à notre peuple au Monténégro et à leurs représentants, à ceux qui n'ont pas honte de dire qu'ils sont Serbes, je veux dire un grand merci à notre peuple martyr du Kosovo et Metohija, ses représentants, qui sont ici avec nous ce soir, mais aussi dire un grand merci à tous ceux qui aujourd'hui n'ont pas été autorisés à arborer leur drapeau serbe à cause des menaces de leurs régimes dans la région, pour leur dire merci, car je sais que leurs cœurs sont ici ce soir, avec nous et battent pour le nôtre, pour leur peuple serbe.

Et permettez-moi enfin de dire que ce que je ferai, autant que je pourrai, de toutes mes forces, de tout mon cœur, de toute mon âme, le temps qu’il reste, je conduirai la Serbie à être encore plus forte, plus solide, pour pouvoir aider la République Srpska, sans jamais toucher aux droits de la Bosnie-Herzégovine, pour aider notre peuple au Monténégro et en tout lieu, et pour protéger chaque Serbe de la persécution, pour ne pas avoir jamais plus de Jasenovac, de Jadovno ou de Prebilovci, ni la Tempête, ni l’Eclair, ni les pogroms de 2004. Et ça c'est notre vœu !

 

Vive l'unité serbe, notre liberté et notre tricolore rouge-bleu-blanc! Vive la République Srpska!

Vive la Serbie!»

 

 Belgrade

Le 15 septembre 2021

 

 Source: predsednik.rs

Photo Présidence/Dimitrije Goll