Božović: Il n'y aura plus jamais de «Tempête» criminelle contre le peuple serbe!

06. aoû 2021.
Dans un texte d’auteur pour le portail ИН4С, l'ambassadeur de la République de Serbie au Monténégro Vladimir Božović souligne que quelconque féstivité à l'occasion de l'action criminelle «Tempête » est inacceptable.

Partant du droit international et universel de chaque État, à réglementer et conduire sa politique intérieure et étrangère, de manière indépendante et souveraine, je pense qu'en tant qu'ambassadeur de la République de Serbie au Monténégro, suite aux souffrances du peuple serbe en l'opération criminelle militaro-policière «Tempête», au jour d’aujourd’hui j’ai le droit et le devoir de donner le point de vue officiel serbe.

Respectant le Monténégro, en tant qu'un État indépendant et internationalement reconnu membre de l'ONU et en partant qu'environ 30 % des Serbes y vivent et qu'environ 43 % de ses citoyens parlent serbe, à une époque de besoin souligné, de coopération régionale et de stabilité, nous considérons toute festivité et la célébration de cette manière de l'action criminelle «Tempête» comme inappropriée.

Nous soulignons surtout qu'ayant tout cela à l'esprit, quelconque festivité est presque incompréhensible et inacceptable pour nous. Cela reviendrait pratiquement à fêter le nettoyage ethnique.

La célébration de l'action criminelle «Tempête» est inacceptable et représente une violence contre la vérité et la véritable perception historique. Indépendamment du défaut fréquent de justice et de l'hypocrisie souvent présente, en tant que principe dans les relations internationales, en raison duquel l'aspect criminel de l'opération Tempête est systématiquement négligé par une partie du public international, nous devons nous employer pour la vérité dans les relations diplomatiques. Et surtout de garder à l'esprit notre dette civilisationnelle envers les victimes. Et la vérité est le bilan de l'action criminelle Tempête - un bilan tragique.

Le 4 août 1995, les forces armées de la République de Croatie ont mené une agression contre la Dalmatie du nord, la Lika, Kordun et Banija, c'est-à-dire la région autonome serbe de Krajina, dans le cadre de l'ancienne République serbe de Krajina (RSK) - malgré le fait que la zone était protégée par l'ONU, et que les représentants de la RSK, la veille à Genève et Belgrade, ont accepté la proposition de la communauté internationale sur une solution pacifique au conflit. Environ 200.000 soldats ont été engagés, contre environ 230.000 habitants du RKS (dont seulement environ 30.000 soldats). En quelques jours de lutte inégale, la résistance a été brisée, et les habitants de la Krajina occidentale, plus de 220.000 d'entre eux, ont entrepris de se retirer vers l'est, pour un voyage dont ils ne reviendront jamais chez eux.

Actuellement, 1.852 personnes figurent sur la liste des Serbes tués et portés disparus dans l'opération criminelle Tempête, dont 65 % civils. Les dégâts matériels causés par l'action criminelle Tempête sont incalculables: ont été détruits: 13.000 bâtiments, 352 commerces, 25.000 maisons, 410 boutiques, 78 églises, 96 musées, 181 cimetières, 920 monuments, 52 centres de santé, ainsi que toutes les installations industrielles.

Les bilans démographiques sont catastrophiques et ne laissent aucune place à une définition différente - à l'épuration ethnique. Selon le recensement de 1991, il y avait 581.663 Serbes vivant en Croatie (12,2 % de la population totale), tandis que le recensement de 2011 montrait qu'il y avait 186.633 Serbes en Croatie (4,36 % de la population totale). Ainsi, après la guerre civile et l'exode massif du peuple serbe, le nombre a baissé de 2/3.

En raison de ce qui précède, depuis 2014, la Serbie et la République Srpska marquent conjointement l'anniversaire des souffrances du peuple serbe pendant la Seconde Guerre mondiale et dans l'opération militaire croate de l'action criminelle Tempête.

Toutefois, alors que l'anniversaire de l'action criminelle Tempête en Croatie est célébré comme une grande fête, en Serbie, il est marqué, ce qui correspond plus à la vérité, comme le Jour du souvenir des Serbes morts et expulsés dans cette action armée criminelle. Cette façon de marquer est nécessaire, étant donné qu'aujourd'hui on parle de moins en moins de génocide contre le peuple antifasciste serbe (ainsi que contre les juifs, les Roms et les antifascistes croates), sur le sol de la création fasciste nazie de l’État indépendant de Croatie pendant la Seconde Guerre mondiale. L'histoire horrible du camp de concentration de Jasenovac, ainsi que du seul camp de la mort pour enfants au monde à Mlaka, est entourée de silence, bien qu'il soit assez clair que les crimes contre le peuple serbe à la fin du 20e siècle ne peuvent pas être considérés hors du contexte des crimes et du génocide de la période de la Seconde Guerre mondiale. Je veux mentionner ici parce que la Serbie n'oublie pas ses bienfaiteurs Diana Budisavljević, une Autrichienne qui a sauvé environ 12.000 enfants du camp pour enfants de Mlaka.

Comme à toutes les personnes bien intentionnées, qui sont,  gloire à Dieu, assez nombreux partout dans le monde, nous appelons les officiels du Monténégro à assister au Jour du souvenir, d'autant plus que la Serbie n'oblige personne à reconnaître le génocide, mais seulement à montrer du respect pour les victimes serbes et à considérer des festivités sur les tombes de nos compatriotes et parfois des compatriotes communs. Ils éviteraient le risque de marcher le long de la "rue Mile Budak" - le créateur du concept selon lequel le problème serbe en Croatie devrait être résolu en en tuant un tiers, en en baptisant un tiers et en expulsant le troisième tiers. Il convient de rappeler que personne parmi les dirigeants militaires et politiques croates n'a été tenu pour responsable devant le Tribunal de La Haye de l'expulsion de près d'un quart de million de Serbes et du meurtre d'un grand nombre de civils et de prisonniers, et que les généraux croates qui mené l'action n'ont pas été légalement condamnés, soit tous les trois ont été acquittés.

En tout cas, je suis sûr que le Monténégro sait que l'action criminelle Tempête, l'un des plus grands crimes de nettoyage ethnique au monde, après la Seconde Guerre mondiale, dont le feu métropolite Amfilohije nous a rappelé chaque année à cette époque, avec plus de 220.000 expulsés, et qu'il n'y a pas de place pour une quelconque célébration de la tragédie du peuple serbe, du meurtre de civils et d'enfants. Peut-être est-il encore plus important d'entendre que la Serbie, bien qu'elle soit obligée de se souvenir et de ne pas se taire, n'appellera jamais aux conflits, car elle veut la paix et se développer en coopération amicale avec tous les pays de la région.

La paix et la stabilité sont les plus importantes pour le peuple serbe, et c'est pourquoi la Serbie fait tout pour ne pas répondre aux nombreux et fréquents messages provocateurs de la région. Cependant, nota bene, il n'y aura plus jamais d'actions criminelles Tempête contre le peuple serbe, car la Serbie ne le permettra pas. La Serbie ne se vante pas de sa force, ni ne souhaite sa tentation, mais elle est assez forte pour ne plus jamais permettre un pogrom contre son peuple, travaillant avec toutes les personnes et organisations bien intentionnées et tous les États et peuples pour construire un meilleur ordre international plus stable, plus juste et plus heureux.