Berlin: Ambassadrice Janković pour Süddeutsche Zeitung

Pour le quotidien allemand, elle a pointé des chiffres officiels de Belgrade, selon lesquels la majorité des migrants entrés en Serbie depuis le début de l'année sont passés par la frontière terrestre, en provenance des pays voisins, comme la Macédoine du Nord, la Bulgarie et l'Albanie.

Seuls 6,67% d'entre eux sont arrivés en Serbie via l'aéroport de Belgrade, a dit Janković.

Elle a également indiqué que le plus grand afflux de migrants a été enregistré en provenance d'Afghanistan, de Syrie et du Pakistan.

En même temps, l'ambassadrice a déclaré que la Serbie comprenait les préoccupations des partenaires allemands et européens et qu'elle souhaitait coopérer pour parvenir à une solution.

Ainsi, dit-elle, les conditions d'entrée des citoyens indiens, burundais, tunisiens et cubains ont déjà été durcies, et ils doivent désormais présenter un billet de retour payé avec la date de sortie du pays.

Janković a relevé que le président Aleksandar Vučić avait annoncé que la Serbie alignerait considérablement sa politique des visas sur la politique de l'UE et que le groupe de travail concerné travaillait déjà sur les détails.

Janković a rejeté les allégations selon lesquelles Belgrade prévoit un régime sans visa pour les pays qui ne reconnaissent pas l’indépendance du soi-disant Kosovo. Elle a également démenti l'accusation venant des rangs du Parti libéral-démocrate d'Allemagne (FDP) selon laquelle la Serbie, en accord avec Moscou, «transfèrerait» des migrants vers l'UE de manière ciblée.

Elle a rappelé qu'avec la plupart des pays, dont les citoyens peuvent se rendre en Serbie sans visa, de tels accords existent depuis des décennies, et c'est un héritage de l’ancienne Yougoslavie. Elle a également rappelé que la Yougoslavie était l'un des fondateurs du Mouvement des non-alignés.

Le journal allemand relate que le régime des visas de Belgrade a provoqué l'indignation de nombreux membres de l'UE, dont la ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser, qui a déclaré que la Serbie devait modifier sa pratique en matière de visas «tout de suite, non pas un beau jour», et a averti que cette pratique pourrait «faire obstacle» aux chances de la Serbie de devenir membre de l'UE.

Source: Tanjug